Nature et Poésie

Une sélection de beaux textes à découvrir… Contemporains ou anciens des écrits pleins de vie et de poésie pour tous.

Histoire de la Méditerranée

La mer Méditerranée est une mer intercontinentale presque entièrement fermée. Elle borde les côtes d’Europe du Sud, d’Afrique du Nord et d’Asie de l’Ouest, depuis le détroit de Gibraltar à l’ouest aux entrées des Dardanelles et du canal de Suez à l’est.
Son ouverture vers l’océan Atlantique par le détroit de Gibraltar est large de 14 kilomètres.
Elle doit son nom au latin « mare Mediterraneum », qui désigne une « mer au milieu des terres ».
La Méditerranée se trouve à la limite entre deux plaques : les plaques africaine et eurasienne. Ces deux plaques se rapprochent à cause de la subduction de la lithosphère océanique de la Téthys.
La mer Méditerranée est en partie le vestige d’un ancien domaine océanique que l’on nomme aujourd’hui la Téthys, qui était plus vaste que la Méditerranée actuelle. À partir du Crétacé, la Téthys s’est « refermée » progressivement par subduction, avec le rapprochement des continents africain et eurasiatique. Ce qui est à l’origine de collisions continentales et explique la forte activité sismique dans cette région et le volcanisme (Vésuve, Etna, Stromboli, Santorin…). Ce phénomène a également entraîné la formation de chaînes de montagne, comme les Pyrénées, ou les Alpes. Durant l’Oligocène (il y a 30 millions d’années), la Méditerranée occidentale a subi une phase d’étirement qui a séparé la Corse et la Sardaigne du continent européen.
Les fonds marins de la mer Méditerranée se modifient encore aujourd’hui.

Il y a cinq millions d’années, le détroit de Gibraltar
s’est refermé à la suite de l’élévation de son niveau par des mouvements sismiques, réduisant la mer Méditerranée à un lac très salé. On nomme cet épisode la crise de salinité messinienne. Des dépôts salins au fond de la mer produits durant un million d’années témoignent de ce phénomène. Près de 300 000 ans plus tard, une série de mouvements sismiques ont ouvert le barrage naturel du détroit. Les scientifiques ont observé, à l’ouest du bassin oriental, un vaste dépôt de sédiments, d’apparence chaotique, au pied d’une falaise sous-marine appelée l’escarpement de Malte.
Ce dépôt témoigne d’une inondation gigantesque, datant du début du Pliocène, qui aurait rempli ce qui est la Méditerranée actuelle. Se déversant par le détroit de Gibraltar dès son ouverture, l’Atlantique a alimenté, en premier lieu, le bassin occidental avant de franchir le verrou au niveau de l’escarpement de Malte et de se jeter dans le bassin oriental par une cascade de 1,5 km de dénivelé en creusant au passage un immense canyon sur le versant oriental de l’escarpement. Il aurait fallu entre quelques mois et quelques années pour que se déverse la quantité d’eau qui avait mis des centaines de milliers d’années à s’évaporer.
La fermeture de la communication avec l’océan Indien il y a 14-18 millions d’années et l’assèchement de la Méditerranée durant cette crise messinienne il y a 5,96 à 5,33 millions d’années, ont eu pour conséquence que le biotope marin de la mer Méditerranée est depuis lors principalement issu de l’océan Atlantique. L’Atlantique Nord est beaucoup plus froid et plus riche en aliments que la Méditerranée, et la vie marine méditerranéenne s’est adaptée à des conditions changeantes au cours des cinq millions d’années qui ont suivi son remplissage.
Depuis la fin du 19ème siècle
(ère préindustrielle), la mer bleue s’est réchauffée de près de 1,5 °C, soit 20 % plus rapidement que la moyenne mondiale. Ces changements affectent les espèces, les écosystèmes et la biodiversité
Le climat méditerranéen est caractérisé par un hiver humide et doux et par un été chaud et sec. Cependant, les inter saisons laissent place à une violence certaine du climat. Des pluies très importantes et très violentes s’abattent parfois alors que la terre asséchée par des périodes de sécheresse ne peut absorber ces précipitations (parfois équivalents à trois mois de pluie voire bien plus selon la latitude). Les inondations fréquentes en témoignent, comme à Vaison-la-Romaine en 1992 ou dans l’Aude en 1999.
Les marées sont de faible amplitude et l’évaporation y est plus importante que dans l’océan Atlantique, d’où un taux de salinité plus élevé et des températures d’eau plus chaudes qu’en Atlantique.
Les précipitations et la quantité relativement faible d’eau apportée par les fleuves qui s’y jettent sont largement insuffisantes pour combler cette évaporation. Les apports hydrologiques de la mer Noire et surtout de l’océan Atlantique permettent cependant de combler une partie du déficit.
La mer Méditerranée est plus salée et plus pauvre en nutriments que l’océan Atlantique, en particulier à cause du détroit de Gibraltar qui bloque les grands courants de l’Atlantique. En raison de l’aridité du climat et de l’effet des vents, l’évaporation est plus importante que les apports des pluies et des fleuves, ce qui concentre la teneur en sel ; un équilibre est globalement préservé grâce à deux écoulements contraires au niveau de Gibraltar : un flux d’eau Atlantique entrant en surface et un flux d’eau salée sortant en profondeur.
La Méditerranée représente 0,8 % de la surface de l’océan mondial et 8 à 9 % de la biodiversité marine (10 à 12 000 espèces). Le domaine continental de la Méditerranée représente 1,6 % de la surface des continents et 10 % de la biodiversité mondiale (notamment 20 000 plantes, dont 52 % d’endémiques).
La Méditerranée occupe donc la deuxième place mondiale en termes de richesse d’espèces endémiques.
Toutefois, 21% d’entre elles sont classées vulnérables, et 11% en voie de disparition : surpêche, prolifération des barrages, surconsommation d’eau, pesticides et changement climatique. Le dérèglement climatique pourrait avoir des effets exacerbés sur la zone biogéographique méditerranéenne. Pour les anchois et sardines menacées de disparition, d’autres facteurs que la pression de pêche sont avancés : les changements environnementaux comme la température de la mer ou la pollution semblent modifier le plancton qui serait constitué d’espèces moins énergétiques, ce qui affecterait les populations de sardines et d’anchois.

Les menaces pesant sur cette mer quasi-fermée sont nombreuses : en plus d’être la première destination touristique au monde (343 millions de touristes en 2014), 150 millions d’humains habitent le long de son littoral, dont plus de la moitié ne disposent pas de système de traitement des ordures et eaux usées.
En plus des pollutions plastiques, chimiques et organiques, la Méditerranée voit aussi passer 18% du trafic pétrolier mondial et a déjà connu plusieurs marées noires.
Une pollution qui ne cesse de s’accroître : la densité des déchets présents dans la Méditerranée est passée de 100 déchets par km² dans les années 1990 à 200 par km² dans les années 2010.
Chaque année, 11 200 tonnes de déchets plastiques français sont déversées dans la Méditerrané.

Anticiper les effets du changement climatique sur l’eau, l’agriculture, le tourisme, la pêche, l’énergie, le transport, l’urbanisme, l’environnement et la santé dans cette zone est une priorité croissante pour les élus et habitants de cette région déjà très dégradée.